Notre communauté

Fondée par saint Wandrille en 649, notre abbaye possède un patrimoine spirituel remarquable. En effet, 40 moines de notre communauté sont honorés comme saints et font l’objet d’un culte liturgique, ce qui est un honneur immense, mais aussi une grande exigence de sainteté pour nous-mêmes.

chercheur de Dieu

Venu au monastère pour y chercher Dieu, le moine s’engage, par la profession, à suivre le Christ de plus près et à vivre l’exigence de l’évangile dans sa radicalité.

Au monastère, nous rencontrons Dieu avant tout dans la prière, liturgique et personnelle, dans l’Abbé, dans les frères; nous le rencontrons aussi dans les hôtes, dans le travail. Ainsi, toute notre vie se passe sous le regard de Dieu et nous prépare à la vie du Ciel.

un engagement radical

Le moine s’engage « jusqu’à la mort » par 3 vœux :
– Stabilité : fixe le moine pour toujours à son monastère. Cette fidélité le rend attentif au profond des choses, à l’offrande de chaque instant.
– Conversion de vie : engage le moine à rechercher toujours le plus parfait. Il inclut les vœux de pauvreté et de chasteté. Par le premier, le moine s’assure d’avoir Jésus-Christ pour seule richesse, par le second, de l’avoir pour unique amour.
– Obéissance : en se délivrant de l’esclavage de ses passions et de sa volonté propre, le moine s’ouvre à la vie fraternelle, acquiert l’humilité et entre dans l’obéissance du Christ.

Les hommes que Dieu a appelés au monastère viennent tous d’horizons très divers, avec leur histoire et leur tempérament. Et c’est dans le respect des différences et de l’originalité de chacun que peut se vivre une vraie communion.

Vivre sous l’autorité d’un père qui tient la place du Christ, l’abbé, apprend la liberté qui naît de l’obéissance. La présence des frères donne exemple, soutien et réconfort ; elle permet de vivre chaque jour la joie de se renoncer pour suivre le Christ et honorer tous les hommes. La vie communautaire est école de charité : amour de Dieu et amour du prochain.

Nous sommes héritiers d’une tradition plus que millénaire, que nous devons transmettre. Nous sommes aussi des hommes de notre temps, vivant l’idéal de la vie monastique en faisant bon usage des nouveautés de notre époque.

saint Benoît

Né vers 480 dans la région de Nursie, au nord de Rome, Benoît interrompt ses études pour plaire à Dieu seul. Il descend vers le sud jusqu’à Subiaco, à 70 kilomètres de Rome et débute une vie d’ermite dans une caverne inaccessible. Un moine, le ravitaille en lecture et en nourriture au moyen d’une corde.
Les moines du monastère voisin de Vicovaro lui demandent de devenir leur supérieur. Benoît accepte et tente de réformer la communauté, en proie au laisser-aller. Mais en vain : son action dérange, ses exigences agacent, à tel point qu’on tente de l’empoisonner.
Il retourne dans la grotte, mais sa renommée grandit. L’affluence de disciples lui fait fonder à Subiaco douze monastères qui vivent sous sa direction.
De nouveau, son action et sa vertu le mettent en danger. Victime de jalousie, il part au sud de Rome. En 529, Benoît et quelques moines s’installent dans une ancienne forteresse qu’ils transforment en monastère, sur le mont Cassin, à 529 mètres d’altitude.
C’est pour cette communauté que Benoît rédige une Règle vers 540. Elle régit encore la vie de milliers de moines aujourd’hui.
C’est sur ce promontoire rocheux du mont Cassin que Benoît termine sa vie en 547. Ses reliques ont été transférées en 703 jusqu’à Saint-Benoît-sur-Loire (Loiret), dans l’abbaye de Fleury. Elles y sont toujours vénérées.

la règle

La Règle de saint Benoît définit la vie spirituelle et matérielle des moines et l’organisation du monastère, afin de créer des conditions favorables à une parfaite recherche de Dieu. La règle impose le respect du silence ; le lien à vie entre le moine et son monastère ; l’obéissance à l’abbé élu par la communauté ; l’humilité, la pauvreté et la charité.
Elle organise en détail la liturgie monastique, que saint Benoît appelle l’Opus Dei, l’œuvre de Dieu. Elle constitue le cœur de la vie du moine.
Dès le VIe s., la Règle de Saint Benoît ébauche une hiérarchie nécessaire en définissant les attributions et responsabilités : l’abbé tient dans le monastère la place du Christ. Il est le pasteur des âmes qui lui sont confiées, leur prodiguant la sévérité d’un maître et la tendresse d’un père. Il choisit un prieur pour le seconder durant son abbatiat. Enfin, le cellérier est l’économe, l’intendant, l’administrateur général, qui l’assiste dans toute l’organisation temporelle.
Dans cette organisation, saint Benoît prévoit le rassemblement quotidien de l’ensemble des moines, durant lequel on lira un chapitre de la Règle, mais aussi durant lequel seront abordées toutes les questions matérielles relatives à la vie quotidienne du monastère. C’est le chapitre qui, à Saint-Wandrille, a lieu chaque jour après les vêpres.
Les décisions importantes, comme l’élection de l’abbé, sont soumises au vote de l’ensemble des moines.

Nous sommes une trentaine de frères bénédictins, venus au monastère pour vivre dans la louange de Dieu, le remercier de son œuvre de création, le remercier de toutes les merveilles qu’Il a faites et aussi intercéder pour le monde, prier à toutes les intentions de nos contemporains qui vivent bien souvent des situations difficiles.
Nous vivons notre vie de prière, de travail et de vie fraternelle sous l’autorité de notre Abbé : dom Jean-Charles Nault.



une vie de prière

La vie de prière d’un monastère s’exprime avant tout dans la prière commune à l’église.
La Liturgie des Heures rassemble la communauté aux différentes heures de la journée : prières chantées (psaumes de la Bible, hymnes anciennes) et lectures. Cette prière liturgique atteint son sommet dans la célébration de l’Eucharistie, vrai centre de la journée monastique.
La prière liturgique communautaire se prolonge par l’oraison personnelle, spontanée et libre. Le moine, seul dans sa cellule consacre des heures à la lectio divina (la lecture des choses de Dieu).

une vie de travail

En dehors du temps passé à l’église ou à la prière privée et à la lecture, le moine consacre une bonne partie de son temps au travail, soit qu’il s’agisse d’études, de travaux spécialisés, ou tout simplement de services nécessaires à la vie de la communauté (cuisine et réfectoire, ménage, infirmerie, sacristie, potager et verger…).

Les moines travaillent aussi pour vivre : subvenir aux besoins de la communauté, entretenir le patrimoine dont ils sont dépositaires. Dès 1935, apparaissent les premières activités économiques à Saint-Wandrille.

Aujourd’hui, à Saint-Wandrille, un atelier de restauration d’œuvres picturales, une boutique et une brasserie aident le monastère à subvenir à ses besoins.

une vie fraternelle

Sous la conduite du Père Abbé, le monastère est une famille où « chacun cherchera à honorer ses frères, choisissant leurs intérêts plutôt que les siens propres ». Car Dieu se rend présent à travers nos frères, spécialement à travers ceux qui souffrent. Nous avons à cœur que nos moines âgés ou malades puissent rester jusqu’au bout de leur vie au sein de la communauté et ce sont les frères qui prennent soin d’eux au quotidien.

Temps de détente, récréations, promenades sont des moments très forts de notre vie. Il n’est pas toujours sans difficulté de vivre en communauté, avec des frères qu’on n’a pas choisis et qu’il faudra supporter, ou mieux encore, aimer toute sa vie. Mais c’est surtout une source de joie et de réconfort ineffable.

une journée
à Saint-Wandrille

5h
6h
7h
8h
9h
10h
12h
13h
14h
17h
19h
20h
21h
    
5h : la cloche réveille les moines.
 
    
5h25 Vigiles, l’office de nuit qui consiste en une longue psalmodie d’une heure ou plus
 
    
Celle-ci achevée, les moines ont un temps personnel pour la lecture de la Bible ou la prière privée.
 
    
7h30 : les laudes saluent le lever du soleil, et invitent toute la création à louer Dieu.
 
    
Petit-déjeuner.
 
    
Après le petit-déjeuner la plupart des moines disposent d’une bonne heure pour la lecture spirituelle ou la prière.
 
    
9h30 : Les moines se rassemblent alors dans la salle du chapitre pour chanter l’office de tierce. De là ils se rendent en procession, au chant de l’introït, dans l’église abbatiale, pour célébrer le sacrifice eucharistique, centre et sommet de la prière quotidienne de toute communauté chrétienne.
 
    
Après la messe vient le temps du travail manuel, que ce soit les multiples et humbles tâches que demandent l’entretien de vastes bâtiments et la vie d’une communauté d’une trentaine de moines, ou les différentes activités économiques. C’est aussi le temps de la formation monastique et intellectuelle pour les jeunes moines. Les novices étudient la Règle de saint Benoît, l’histoire monastique et les bases de la vie spirituelle sous la direction du maître des novices. Les moines étudiants reçoivent sur place une formation philosophique et théologique qui s’étale sur plusieurs années.
 
    
12h45 : office de sexte, au milieu du jour
 
    
13h : déjeuner. Les repas sont pris dans le grand réfectoire, en silence, accompagnés d’une lecture. Les hôtes «reçus comme le Christ», prennent leur repas au réfectoire avec les moines.
 
    
Le déjeuner est suivi d’une récréation communautaire.
 
    
À 14h15, les moines gagnent l’église pour l’office de none.
 
    
L’office de none est suivi à nouveau du travail manuel.
 
    
17h10 : les cloches sonnent la fin du travail et annoncent l’office de vêpres qui est traditionnellement revêtu d’une solennité particulière suivi de l’office du chapitre, dans la salle capitulaire. Le Père Abbé, commente le chapitre de la Règle qui vient d’être lu ou entretient les frères de questions intéressant la communauté.
 
    
Les frères disposent ensuite d’une grande heure avant le repas du soir pour s’adonner à la lecture spirituelle et à l’étude, ou à la prière.
 
    
19h30 : le dîner est pris au réfectoire. Les jours de jeûne, il est remplacé par une simple collation.
 
    
20h20 : les frères se rassemblent dans la salle du chapitre, pour une courte lecture spirituelle, puis se rendent à l’église pour chanter le dernier office du jour : les complies.
 
    
La journée s’achève ainsi au chant solennel d’une antienne à la Mère de Dieu, et dans le grand silence de la nuit les moines trouveront le repos nécessaire pour leur permettre de reprendre joyeusement, le lendemain matin, la louange de Dieu.
 

OFFICE

CELLULE

REPAS

TRAVAIL

TEMPS COMMUNAUTAIRE

SILENCE ET REPOS DE LA NUIT

Saint Benoît, dans la Règle, demande qu’on éprouve celui qui se présente pour s’engager dans la vie monastique. Il doit frapper à la porte avec persévérance, être patient à supporter les rebuffades et les difficultés de l’admission.
Aujourd’hui lorsqu’un jeune homme demande à entrer dans la communauté, après plusieurs séjours au monastère, on lui proposera de rencontrer le père Maître des novices. S’il le juge bon, après quelques rencontres, le Maître des novices propose au jeune homme de venir faire un stage d’environ un mois au monastère. Durant cette période il est reçu dans le groupe des novices où il va mener la vie monastique avec les frères.
Il rentre ensuite chez lui pour un temps de réflexion. Ce temps peut-être l’occasion d’une expérience de vie : pèlerinage, service auprès des plus pauvres, service civique, mission humanitaire… Après cette expérience, il peut écrire au Père Abbé pour demander son admission.
Si la réponse est positive, il est accueilli au monastère comme postulant sous la direction bienveillante du Maître des novices. Un mois après son arrivée, le postulant reçoit l’habit monastique au cours de la cérémonie de la vêture. Il est dorénavant appelé frère. Le postulat dure au moins une année et n’excède pas deux ans.
Commence alors le noviciat canonique. Il dure de 12 à 18 mois. Le novice continue à étudier la Règle de saint Benoît et la tradition monastique et approfondit sa relation avec Dieu.
Le novice peut alors être accepté, par vote de la communauté, à la profession simple. Au cours de cette cérémonie publique, il prononce ses vœux monastiques pour une durée de 3 ans : stabilité, conversion des mœurs (notamment chasteté et pauvreté), et obéissance.

A l’issue de ces trois années, le frère peut s’engager définitivement dans la vie monastique par la profession solennelle. Il peut aussi légitimement quitter le monastère, ou encore demander à renouveler ses vœux pour 3 ans. Les vœux peuvent être renouvelés encore une fois, mais après 9 ans de vœux simples il doit faire un choix définitif.